Traversée de l’Albanie en voiture : la route des forteresses

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Traversez l’Albanie avec nous en partant sur la route des forteresses ! Un itinéraire de 12 jours en voiture entre Shkodër et Saranda.

randonnée le long de la rivière vjosa albanie

La traversée de l’Albanie a constitué l’un des temps forts de notre voyage automnal, juste avant notre séjour d’un mois à Corfou dont je vous parlerai prochainement.

Nous avons beaucoup aimé découvrir l’Albanie, sa culture préservée et ses paysages vallonés. Longtemps coupée du reste de l’Europe, l’Albanie se rattrape et l’essor du tourisme est notable même si encore très raisonnable dans l’intérieur du pays. Il paraît que sur la côte adriatique, ce n’est pas la même chose et que de nombreuses stations balnéaires se bitument… C’est une facette de l’Albanie dont nous n’avons pas été témoins car nous avons justement préféré éviter le bord de mer (sauf Saranda, en fin de parcours, pour relier Corfou en Grèce).

Mais quel est donc l’itinéraire que nous avons emprunté pour traverser l’Albanie du Nord au Sud en voiture en 12 jours ? Eh bien, nous avons suivi celui que nous appellerons l’itinéraire des forteresses – nom de notre invention – car nous en avons visité cinq dans les principales villes où nous avons fait étape (Shkodër, Kruje, Berat, Tepelen et Gjirokastër). Toujours perchées bien en hauteur. Nous ne nous sommes malheureusement pas arrêtés à Tirana car nous préférions privilégier des villes de taille moyenne pendant cette première traversée de l’Albanie. Toujours est-il que notre itinéraire de voyage en Albanie nous a donné plus qu’un bon aperçu du pays. Il nous plairait d’y revenir un jour pour de plus amples explorations, de la capitale bien sûr mais aussi de l’Est et du Nord du pays 🙂

Brève histoire de l’Albanie

L’histoire de l’Albanie est marquée par des siècles de luttes, d’invasions et de résilience. L’occupation ottomane, qui a duré plus de quatre siècles, a profondément influencé le paysage culturel et architectural. Les minarets des mosquées se dressent encore fièrement aux côtés des églises orthodoxes et des édifices catholiques, témoignant de cette riche diversité. La majeure partie de la population (environ 60%) est aujourd’hui de confession musulmane.

Mais l’Albanie ne s’est jamais contentée d’être l’ombre d’un empire. Au cœur de cette lutte pour la liberté se trouve Gjergj Kastrioti, plus connu sous le nom de Skanderbeg. Ce héros national albanais a mené une résistance farouche contre l’Empire ottoman au 15ème siècle, défiant l’envahisseur avec une détermination sans faille.

La domination ottomane a tout de même duré jusqu’en 1912, date à laquelle le pays déclara son indépendance, se libérant ainsi du joug ottoman pour entrer dans une ère de reconstruction nationale.

Cependant, la période d’indépendance ne fut pas exempte de défis. Le pays a connu une série de régimes politiques instables avant de tomber sous le joug du régime communiste d’Enver Hoxha en 1944. Pendant près de cinq décennies, l’Albanie fut isolée du reste du monde, plongée dans une autarcie rigide et oppressive.

Mais les peuples ne restent jamais soumis indéfiniment. En 1991, avec la chute du régime communiste, l’Albanie s’ouvrit au monde. Depuis lors, l’Albanie a fait des pas de géant sur la voie de la démocratie et du développement économique. Les villes se modernisent tout en conservant leur charme historique et les routes se déploient. Le tourisme s’est aussi considérablement développé ces dernières années, sur la côte adriatique bien sûr, mais pas seulement.

Itinéraire de notre traversée de l’Albanie

Nous sommes arrivés en Albanie par le Nord du pays. Nous avions roulé depuis la France, en passant par les Alpes, le Nord de l’Italie, la Slovénie, la Croatie et le Monténégro. La veille, nous avions campé sur la rive Nord du lac Shkodra, au Monténégro. Après quelques petites heures de route, nous arrivions à Shkodër, cinquième plus grande ville d’Albanie.

Nous nous y sommes tout de suite sentis à l’aise. C’est une ville moderne et animée mais aussi aérée. On y sent le mélange des cultures, du passé et du présent. De grandes mosquées côtoient la tout aussi imposante cathédrale de Saint-Etienne. L’artère piétonne (rruga Kolë Idromeno) est le centre névralgique de la ville mais en s’éloignant un peu, on découvre d’autres rues à l’architecture traditionnelle ou encore un marché plein de bons produits du coin. Aux alentours de la ville, nous avons aussi visité la forteresse de Shkodër, la première de notre traversée de l’Albanie. C’est le point de vue parfait pour contempler la ville et le lac Shkodra au loin.

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Trois jours plus tard, nous voici repartis vers le Sud. Après une pause déjeuner à Lezhë, sur les bords du Drin, nous arrivions à Kruje en fin d’après-midi.

lezhë sur le bord du drin albanie

Nous avions réservé deux nuits en plein coeur de la vieille forteresse dans une chambre d’hôte familiale (Rooms Emiliano). Une belle adresse sur les hauteurs de la ville. Le lendemain, déambulations dans le bazar – sympathique mais très touristique – avant de nous aventurer dans la partie plus authentique de la ville. Nous nous sommes un peu perdus à chercher un marché dont nous parlait notre guide papier sur l’Albanie, avant de comprendre que celui-ci était en fait situé à quelques dizaines de kilomètres de Kruje ! Qu’importe, nous étions quittes pour une bonne balade sportive pour remonter dans notre forteresse où nous avons passé la fin d’après-midi avec en prime une visite du musée Skanderbeg pour moi. En effet, Kruje a été le théâtre de la lutte de Skanderbeg contre le pouvoir ottoman au XVe siècle.

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Le lendemain, direction une autre ville à forteresse. Berat, la cité aux mille fenêtres.

visiter berat albanie

Dans cette ville de taille moyenne, nous avons déambulé dans le centre historique, le long de la rivière Ishull, sur l’artère principale (Republika Boulevard) animée et bien sûr nous sommes montés à l’exploration de la forteresse. Heureusement que nous avions un porte bébé de randonnée pour faire toutes ces ascensions !

Lire l’article Visiter Berat, la ville aux mille fenêtres en Albanie

Après deux jours à Berat, nous reprenions la route vers le Sud. Pause déjeuner à Tepelen, ville d’Ali Pasha (gouverneur ottoman rendu célèbre pour sa cruauté et sa tentative d’indépendance vis-à-vis de l’empire ottoman au début du XIXe siècle) dont la forteresse surplombe la rivière Vjosa, avant de rejoindre Gjirokastër où nous sommes restés trois nuits. Là encore, visite de la forteresse au programme. Il s’agit d’une immense forteresse encore bien préservée au sommet de la vieille ville.

Après une journée d’exploration de la vieille ville et de la forteresse, nous avons fait une journée nature en revenant sur nos pas le long de la Vjosa. Peu avant Tepelen, nous avons bifurqué pour suivre un bras de la rivière où nous avions repéré une randonnée facile près de chutes d’eau et un très bon restaurant au bord de l’eau.

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Le lendemain, nous attaquions notre dernière étape, un rapide trajet jusqu’à Saranda au Sud du pays. Nous nous y sommes baignés, baladés sur le bord de mer et nous sommes occupés des formalités administratives pour le ferry du lendemain direction Corfou en Grèce.

Dans la série d’articles qui va suivre, je reviendrai sur notre traversée de l’Albanie avec des articles détaillés sur Shkodër, Kruje, Berat et Gjirokastër.

Livres sur l’Albanie

Voici une petite sélection de livres sur l’Albanie pour découvrir le pays avant de vous y rendre. Le premier, Land of Eagles, nous l’avons déniché dans un café-librairie à Gjirokastër et avons beaucoup apprécié ce récit de voyage. Les autres sont encore dans ma liste de lecture, mais je vous les partage tout de même !

Land of Eagles, Riding through Europe’s Forgotten Country, de Robin Hanbury-Tenison

Land of Eagles: Riding through Europe’s Forgotten Country est un récit captivant de l’aventure de l’explorateur Robin Hanbury-Tenison à travers l’Albanie au début du XXIe siècle. Dans ce livre, Hanbury-Tenison nous entraîne dans un voyage épique à travers les paysages spectaculaires et les traditions envoûtantes de cette terre méconnue.

L’auteur et sa femme commencent leur périple à cheval à la frontière du Monténégro, traversant des montagnes escarpées, des vallées verdoyantes et des villages isolés. À travers les rencontres avec les habitants locaux, Robin Hanbury-Tenison nous dévoile la richesse culturelle et la chaleur humaine qui caractérisent l’Albanie.

Tout au long du récit, il partage ses réflexions sur l’histoire mouvementée du pays, de l’occupation ottomane à la période communiste, ainsi que sur les défis et les opportunités auxquels l’Albanie est confrontée aujourd’hui.

Land of Eagles est bien plus qu’un simple récit de voyage. C’est une exploration profonde de l’âme et de l’identité d’un pays souvent négligé, mais qui regorge de trésors cachés et d’une beauté incomparable.

Pourquoi Land of Eagles ? En albanais, l’Albanie se nomme Shqipëria, ce qui signifie littéralement Pays de l’Aigle.

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La mariée était en rouge, de Anilda Ibrahimi

Inspiré par l’histoire de ses ancêtres, ce roman d’Anilda Ibrahimi se déroule dans un petit village des montagnes albanaises au début du XXe siècle. C’est l’histoire de Seba, mariée de force pour éponger une dette de sang. On y découvre un univers marqué par les traditions, la violence, la loi clanique et les vengeances.

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Je m’appelle Europe, de Gazmend Kapllani

Dans ce récit, Gazmend Kapllani nous transporte à travers l’Europe et l’Albanie post-communiste. Il y parle de la réalité de l’immigration, de l’intégration dans un nouveau pays et de l’identité culturelle. À travers une série d’anecdotes et de rencontres, il explore ainsi les thèmes de l’exil, de l’appartenance et de la recherche de soi dans un monde en mutation.

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Romans d’Ismaïl Kadaré

Ismaïl Kadaré est l’un des écrivains albanais les plus reconnus. Il est né en 1936 à Gjirokastër, où vous pouvez d’ailleurs visiter son musée éponyme (malheureusement, les livres qui y sont vendus sont quasiment tous en albanais, alors que nous aurions aimé en trouver quelques-uns en anglais). Après des études à Moscou, il revient en Albanie en 1960 (suite à la rupture de l’Albanie avec l’URSS) où il vivra jusqu’en 1990. Alors que ses écrits dénoncent le totalitarisme, il se sent de plus en plus menacé en Albanie et décide d’émigrer en France en 1990. Il y obtiendra l’asile puis sera naturalisé français. Aujourd’hui, il partage sa vie entre la France et l’Albanie. Voici deux de ses romans les plus connus qu’il me tarde de lire.

Avril brisé, de Ismaïl Kadaré

Ismaïl Kadaré nous plonge dans l’Albanie du début du XXe siècle et la vie dans les hauts plateaux du pays. Deux histoires s’y mêlent : celle d’un jeune montagnard souhaitant venger la mort de son frère et celle d’un couple en voyage de noces intéressé par les coutumes ancestrales de la région.

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Le palais des rêves, de Ismaïl Kadaré

Ismaïl Kadaré nous transporte dans un monde onirique où les rêves deviennent réalité. Au cœur de l’histoire se trouve le Palais des Rêves, un lieu mystérieux où sont interprétés les rêves du peuple albanais pour prédire l’avenir. À travers les yeux de Mark-Alem, un traducteur au service du Palais, nous découvrons les intrigues politiques, les rivalités et les mystères qui entourent cet étrange édifice. Avec une prose envoûtante et des images évocatrices, Kadaré nous plonge dans un univers où la frontière entre le réel et l’imaginaire est mince, et où les rêves peuvent avoir des conséquences inattendues sur le cours de l’histoire.

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Informations pratiques

Arriver / Partir d’Albanie :

  • Par la voie des airs : le principal aéroport du pays se situe à Tirana (aéroport international)
  • Par la voie terrestre : en passant par le Monténégro, le Kosovo, la Macédoine du Nord ou la Grèce
  • Par la voie maritime : liaisons en ferry avec l’Italie (Ancône, Bari, Brindisi) et la Grèce (Corfou)

Monnaie : la devise officielle est le LEK

Eau : l’eau courante n’est pas potable en Albanie

Visa : pas besoin de visa si vous êtes ressortissant de l’Union Européenne. Pour les séjours de moins de 90 jours, il vous faut juste vous munir de votre carte nationale d’identité ou d’un passeport en cours de validité.

Conduire en Albanie : pas de difficultés particulières à conduire en Albanie, mais nous vous recommandons de prévoir vos trajets de jour car certaines routes ne sont pas en très bon état. Sachez aussi que les trajets prennent un certain temps car il y a peu de voies rapides (même s’il en existe entre les principales villes du pays). Le trajet le plus rapide n’est pas toujours le plus direct non plus. L’usage des feux de croisement est obligatoire de jour comme de nuit. Enfin, vérifiez bien que votre assurance voiture vous couvre en Albanie, sinon il vous faudra souscrire à une assurance spécifique.

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