10 leçons sur le travail à distance après un an de nomadisme

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Il y a deux semaines, Ari a publié un article en anglais 10 Things I Learned about Remote Work in my First Year sur les leçons qu’il retient de sa première année de travail à distance. J’ai traduit l’article en français pour que les lecteurs de Nomad Turtles puissent aussi en profiter !


En août 2018, j’ai quitté Paris avec ma copine. Parti pour une année de voyage, j’ai également continué à travailler comme Data Engineer en freelance. Ca me faisait un peu peur au début mais j’étais impatient de découvrir de nouvelles façons de travailler et voyager.

En 12 mois, j’ai vécu dans 10 villes en Europe, en Amérique du Sud et aux Etats-Unis tout en continuant à percevoir des revenus réguliers. Chaque endroit m’a appris quelque chose de nouveau et parfois inattendu. Voici les 10 principales leçons que je retiens après un an de travail à distance.

1. Le travail à distance est une question de confiance

Annoncer à mon principal client que je quittais Paris a été un moment stressant. Heureusement, on m’a proposé de continuer à travailler à distance. Je n’avais pas encore testé le travail à distance mais j’avais travaillé dans leur bureau parisien pendant une année et établi une relation de confiance. Pour éviter certains pièges courants, j’ai lu le livre Remote: Office Not Required et rejoint Remotive, une communauté de travailleurs à distance sur Slack.

Tant que le travail à distance ne s’est pas généralisé, il peut être plus facile de convaincre ton employeur de travailler à distance que de chercher directement un travail à distance. La concurrence pour les emplois à distance est élevée, les offres d’emplois encore rares et les processus de recrutement peuvent être plus longs afin que ton futur employeur s’assure qu’il puisse te faire confiance.

2. Voir ses collègues en visioconférence aide à se motiver

Lorsque j’ai commencé à travailler à distance à Budapest, j’ai gardé les mêmes habitudes qu’au bureau. Je travaillais aux mêmes horaires, de 9h30 à 19h, du lundi au jeudi, et j’avais une visioconférence quotidienne avec mon équipe data à 11h45.

Voir l’équipe tous les jours me motivait et les rassurait. Cela leur montrait que j’avais de bonnes conditions de travail, que je ne travaillais pas de la maison en pyjama. Nous avions une réunion d’entreprise tous les lundis à 9h30 et un point data tous les mercredis à 14h. En dehors des appels planifiés, nous faisions régulièrement de brefs appels ou des sessions de pair programming.

Face a la mer dechainee - La Isleta - Las Palmas de Gran Canaria

3. La communication écrite peut améliorer le partage de connaissances

Lorsque j’étais au bureau, nous échangions de vive voix sur de nombreux sujets avec le risque que certains membres de l’équipe ratent l’information s’ils n’étaient pas présents. En travail à distance, nous communiquions principalement par messages Slack et revues de code. Les messages sur Slack peuvent être lus de multiples fois et on peut y répondre de façon asynchrone. Lorsque nous avions besoin de sauvegarder une information pour plus tard, nous l’ajoutions à notre documentation sur Notion.

Lorsque j’étais aux Canaries, j’ai eu la chance de participer à Nomad City, une conférence d’un weekend sur le travail à distance. Il y avait plusieurs conférences d’entreprises reconnues dans l’univers du travail à distance.

4. Il n’existe pas de coworking pour tous

Avant d’arriver dans une nouvelle destination, je cherchais et comparais différents espaces de coworking en ligne. Vu que je devais travailler en moyenne 32 heures par semaine, je préférais sortir de la maison chaque matin afin de ne pas mélanger vie privée et professionnelle. J’ai trouvé d’excellents espaces de coworking à Budapest, Puerto Montt, la Nouvelle-Orléans et Bordeaux. A Tenerife, mon expérience en coworking était moyenne, à Valparaiso et Arequipa nous avons loué des bureaux privés, et à Buenos Aires j’ai vraiment eu du mal à trouver un bon espace de travail.

A Buenos Aires, cela m’a pris trois semaines de trouver un bon espace de coworking. Certains étaient beaucoup trop bruyants, dans d’autres j’avais des problèmes de connexion à des serveurs à distance ou il était difficile de travailler à cause de chaises et bureaux inconfortables. Pendant des semaines, je devais rattraper du travail à la maison où je m’étais aménagé un standing desk. C’était une galère ! Enfin, j’ai trouvé un café coworking où je pouvais travailler efficacement. En plus de m’aider à développer une liste de critères pour choisir un bon espace de coworking, cette expérience à Buenos Aires a amélioré ma capacité à m’adapter et à résoudre les problèmes plus rapidement.

5. La plupart des travailleurs à distance ne sont pas nomades digitaux

Au début du voyage, cela me prenait plusieurs semaines d’oser aborder les gens. Les conversations les plus intéressantes avaient souvent lieu peu de temps avant de partir. Plus tard, j’ai manifesté de l’intérêt dès le début, demandé à partager un café ou un repas et me suis lié d’amitié avec d’autres travailleurs à distance.

J’ai principalement rencontré des freelancers et des employés en remote dans les espaces de coworking. J’ai réalisé que la plupart des travailleurs à distance ne sont pas nomades digitaux. J’ai rencontré quelques autres nomades digitaux dans des destinations populaires comme Budapest ou les Îles Canaries. En Amérique du Sud et aux Etats-Unis, j’ai plutôt rencontré des locaux. Bien sûr, il y a aussi une bonne partie des travailleurs à distance qui travaillent de chez eux.

Coworking Co-work Patagonia a Puerto Montt - Table de travail et vue sur la mer

6. Travailler de différents fuseaux horaires est un vrai challenge

J’ai travaillé dans différents fuseaux horaires, avec une heure de décalage avec la France à Tenerife, quatre heures en Argentine et au Chili et sept heures au Pérou et aux Etats-Unis. Malgré la différence horaire, je participais à la réunion d’entreprise hebdomadaire le lundi à 9h30, ce qui faisait 5h30 du matin en Argentine et 2h30 du matin au Pérou. C’était difficile et il m’a fallu adapter mes temps de sommeil, me couchant beaucoup plus tôt pour me lever plus tôt.

Le reste de la semaine, je commençais ma journée de travail avec ma réunion d’équipe quotidienne qu’on avait déplacé à 14h heure parisienne pour que ce soit plus facile pour moi. Au fil du temps, j’ai réalisé que disposer d’une demi-journée de travail en commun avec mon équipe était suffisant. Cela me permettait de me concentrer sur la création de nouvelles fonctionnalités sans interruption le reste de la journée.

7. Se concentrer sur des objectifs peut permettre d’être plus flexible

Après six mois, nous avions défini et revu les objectifs de l’équipe pendant deux trimestres. Nous avancions à un bon rythme et rien n’indiquait que le travail à distance nous empêchait d’atteindre nos objectifs.

Je ne ressentais plus le besoin de stresser le matin pour commencer à travailler à la même heure tous les jours, de me forcer à travailler lorsque j’étais fatigué ou de rester tard au bureau pour « faire les heures ». Au lieu de cela, je me suis concentré sur la réalisation des objectifs. Je restais disponible une demi-journée pour correspondre à l’après-midi parisien et le reste de la journée, je travaillais au moment le plus opportun pour moi. Certains jours, j’étais plus efficace en prenant une longue pause déjeuner suivie d’une sieste, puis en terminant le travail le soir.

valparaiso depuis notre appart

8. Cela vaut le coup d’investir dans les meilleurs équipements

Depuis le début, j’ai utilisé le support pour ordinateur Roost et le clavier K380 Logitech afin de conserver une meilleure posture. Au début, nous faisions nos appels vidéo sur Slack, puis nous sommes passés à Zoom pour partager l’écran et la vidéo. C’était important pour les présentations car parler à des diapositives était moins efficace et dynamique. La société a également investi dans un téléviseur plus grand afin que la quinzaine de personnes au bureau puisse me voir à tout moment et lire les diapositives.

Après quelques coupures d’internet à Buenos Aires, je me suis assuré de toujours avoir un plan de secours avec des données mobiles (4G). J’ai également acheté le casque sans fil Jabra Elite 35t pour avoir une meilleure expérience d’appel en open space.

9. Rencontrer ses collègues en personne est important pour tisser des liens

Lorsque j’étais en Europe, je suis revenu deux fois à Paris pour passer du temps au bureau avec les collègues. Je suis ensuite allé en Amérique pendant sept mois et l’éloignement m’a semblé un peu long vu que le reste de la boîte travaille au bureau.

Je n’avais pas l’impression de rater des choses liées au travail. Mais c’est plus difficile de joindre à distance les conversations informelles autour d’un café, d’un déjeuner et après le boulot. C’était étrange d’essayer d’assister au dîner de Noël via une webcam qui se déplaçait de main en main plus rapidement que je ne pouvais souhaiter Joyeux Noël.

troupeau alpagas 2

10. Travailler à distance peut booster ton énergie

L’un des principaux avantages du travail à distance est que tu peux adapter ton travail à ton style de vie. J’évitais les trajets et prenais toujours un espace de coworking accessible à pied depuis chez moi.

J’économise maintenant au moins une heure par jour sur mes trajets et utilise ce temps pour faire de l’exercice, me détendre et travailler sur des projets annexes. C’est aussi plus facile d’atteindre le week-end sans être épuisé.

Pour finir, travailler à distance m’a beaucoup appris sur la productivité, sur moi-même et les autres. Ma façon de travailler a évolué avec le temps et je m’attends à ce qu’elle continue de changer. Je pense que le travail à distance, de façon occasionnelle ou à temps plein, peut également rendre votre travail plus efficace et plus joyeux.

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2 réflexions au sujet de “10 leçons sur le travail à distance après un an de nomadisme”

  1. On a bien aimé ton article ! Il résume très bien les défis quotidiens des digitals nomads. On serait intéressées de savoir comment tu gérais les transitions entre 2 pays : le moment où tu as le déplacement, pas encore d’appartement ni de bureau, etc.

    Merci !

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    • Merci Clem et Mumu !

      Pour les déplacements, on se déplaçait plutôt en fin de semaine après le travail car nous ne travaillions pas le vendredi. Ca nous permettait d’avoir les week-ends pour s’habituer et se reposer avant de commencer une nouvelle semaine de travail.

      Pour l’appartement, nous avons toujours réservé des Airbnb en avance. Généralement, nous restions plus de 28 nuits pour profiter d’une réduction mensuelle.

      Le bureau, c’était le plus compliqué car nous arrivions souvent le week-end et ne pouvions donc pas les tester en avance.

      Idéalement, c’est bien d’avoir une semaine de vacances entre deux lieux, mais ce n’est pas toujours possible… C’est ce que nous avons fait à Budapest, ce qui nous a permis de prendre nos repères et tester le coworking. Nous ne l’avons pas fait en Argentine, mais nous aurions vraiment dû à cause du décalage horaire et car nous avons bien galéré pour trouver un coworking.

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