Bilan de deux ans de nomadisme digital

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Le 27 juillet 2018, nous quittions notre routine parisienne pour adopter un mode de vie de nomades digitaux.

Pendant près de deux ans, nous avons combiné voyage et travail à distance. Découvertes et expériences nouvelles au quotidien. Grands moments de bonheur et petites galères. Nous avons beaucoup vadrouillé, beaucoup profité, beaucoup appris, nous sommes beaucoup challengé. On peut dire que ce voyage nous a changé en profondeur. Nous avons découvert un autre chemin, un nouveau mode de vie possible grâce à nos activités professionnelles que nous pouvons effectuer de n’importe où (ou presque) dans le monde. Du moment qu’il y a Internet !

Un an après s’être reposés en France (à La Rochelle 😊), je (Céline) voudrais faire un petit bilan sur notre expérience du nomadisme digital.

22 mois, 10 pays, 17 villes : une belle épopée !

En un an et dix mois de voyages, nous en avons vu du paysage !

Nous avons voyagé en Europe et en Amérique et vécu dans 17 villes différentes : Budapest, Puerto de la Cruz, Buenos Aires, Puerto Montt, Valparaiso, Arequipa, Nouvelle-Orléans, New-York, Bordeaux, Gijon, Helsinki, Turin, Trieste, Lecce, Basse-Terre, Saint-François et La Rochelle.

Nous restions dans ces villes un mois en moyenne. Cela nous permettait de bien découvrir les environs et d’y trouver une certaine routine de vie. Puis, nous partions vers une nouvelle vie dans une nouvelle ville…

Nous choisissions nos destinations selon nos envies du moment, les amis et la famille, les conditions de travail à distance ou encore le climat (pas la peine de vivre l’hiver tous les ans ^^).

Nous avons ainsi pu découvrir des lieux magnifiques dont nous rêvions.

Dans le Sud du continent américain, nous avons vécu dans la région des lacs chilienne. Au point de départ de la fameuse Carretera Austral, nous étions entourés de volcans grandioses (Osorno, Calbuco ou Puntiagudo…). Du petit chalet où nous vivions à Puerto Montt, nous avions vue sur la mer et les montagnes. C’était à la fois grandiose, calme et reposant. Nous avons aussi pu faire de superbes excursions dans toute la région des lacs, à Chiloé ou encore le long de la route australe.

vue sur le lac llanquihue depuis frutillar région des lacs chili

Au Pérou, nous avons vécu à plus de 2000 mètres d’altitude dans la ville blanche d’Arequipa pendant un mois. La ville était charmante et très agréable à vivre. Les environs étaient juste époustouflants : entre le canyon de Colca où nous avons pu admirer les condors voler dans les cieux andins et la Laguna de Salinas où nous nous sommes baladés pendant des heures au milieu des alpagas et des vigognes, les volcans en arrière-fond, dans cette tranquillité qui règne à plus de 4000 mètres d’altitude là où l’air et les humains se raréfient…

troupeau alpagas 2

En Italie, nous avons profité de la dolce vita en automne. Une période pendant laquelle les sites touristiques ne sont pas bondés, les logements ne sont pas hors de prix et le climat est encore doux sans être assommant. Nous avons découvert ou redécouvert des villes et régions dont nous sommes tombés ou retombés amoureux : Turin et la région viticole du Piémont, Trieste (la ville où nous nous sommes rencontrés il y a plus de neuf ans), Lecce et la région des Pouilles, Rome et ses quartiers plein d’histoire.

molo trieste

Nous en avons aussi profité pour rendre visite à la famille et aux amis. Notamment à ceux qui habitent loin et que nous n’avons pas souvent l’occasion de voir.

En Argentine, nous avons été chaleureusement accueillis par une partie de la famille d’Ari qui vit là-bas. Nous les avons revu plusieurs fois pour le traditionnel asado du dimanche, un bon maté, un restaurant au centre de la capitale ou pour célébrer Noël.

Aux Etats-Unis, nous avons assisté à la cérémonie de diplôme de ma soeur. Elle a obtenu son Bachelor à l’université de Troy en Alabama. Une superbe expérience !

Nous sommes passés plusieurs fois par Gijon en Espagne où habite le père d’Ari. Travailler à distance nous permet de rester plus longtemps lorsque nous leur rendons visite et de travailler de la maison.

Nous avons aussi passé quelques semaines en Finlande l’été 2019. Un pays que nous aimons beaucoup, dans lequel nous avions tous deux vécu auparavant et où habite la mère d’Ari. Nous lui avons rendu visite ainsi qu’à plusieurs amis que nous n’avions pas vu depuis longtemps.

A Turin, à Paris ou en Guadeloupe, nous avons aussi pu rendre visite à des amis.

Pour nous, c’est un grand avantage du nomadisme : pouvoir prendre le temps de rendre visite aux amis et à la famille même s’ils habitent loin.

Enfin, nous avons échappé à l’hiver plus d’une fois. D’abord, en passant l’automne 2018 au soleil dans les Canaries, puis en passant dans l’hémisphère sud à l’approche de l’hiver. L’année suivante, nous avons passé un automne et un début d’hiver plutôt doux dans le sud de l’Italie. Puis, nous avons rejoint nos familles en France et Espagne pour la fin d’année et nous sommes envolés pour la Guadeloupe mi-janvier.

Prendre le temps pour développer nos activités professionnelles en nomadisme

Quelques semaines avant notre grand départ, j’ai quitté mon CDI dans une agence de marketing digital à Paris. Mon travail me plaisait beaucoup. Il était stimulant au quotidien, je m’entendais super bien avec mes collègues et l’ambiance était à la fois efficace et décontractée.

Mais :

  • l’ambiance me plaisait de moins en moins depuis qu’on avait intégrer les locaux d’un grand groupe. Plus corpo, moins fun… Le nombre d’employés avait aussi explosé depuis mes débuts dans l’entreprise. Je ne ressentais plus cette effervescence du boulot en petite startup.
  • j’avais envie de travailler plus sur mes propres projets, personnels et professionnels d’entrepreneuriat / freelancing. Pas facile de se motiver le soir après une longue journée ou de midi à deux. Encore plus lorsqu’on sait qu’on en a pas besoin pour que le salaire tombe à la fin du mois 😅 Je le faisais un peu mais pas assez à mon goût, et pas assez pour développer une vraie activité.
  • le besoin d’échapper à notre routine parisienne, de partir à l’aventure, de tester le nomadisme revenait sans cesse. Cela faisait des années que nous en parlions avec Ari. Nous voulions d’abord terminer nos études et avoir quelques années d’expérience pro. C’était chose faite.
  • nous avions des semaines (très) bien remplies et, bien que nous aimions beaucoup tout ce que nous faisions, nous finissions la semaine fatigués. Nous n’avions pas l’impression d’avoir trouvé un bon équilibre pro / perso.

J’ai donc quitté mon emploi sans regret, le regard tourné vers l’avenir.

La première chose que je voulais faire était une pause dans un quotidien très dynamique. J’avais des économies de côté et je voulais prendre mon temps pour construire mon activité professionnelle. Prendre le temps de me poser aussi, de réfléchir à ce que je voulais faire, de profiter du voyage. Je n’avais pas de plan précis pour trouver des clients, générer des revenus.

Deux ans auparavant, j’avais créé mon statut d’auto-entrepreneur. Depuis, j’avais réalisé quelques petites missions en freelance dans le domaine du webmarketing. Avant de partir, je n’avais signé qu’un petit contrat jusqu’à la fin de l’année. Mais j’avais confiance. Et surtout je ne me mettais pas la pression pour générer des revenus rapidement. Je préférais prendre mon temps, travailler sur mon site professionnel La tech dans les étoiles, sur de petits projets entrepreneuriaux ou encore sur Nomad Turtles 😉

Au bout d’un an de voyage, j’ai décidé de consacrer plus de temps aux projets en freelance car j’adore accompagner des entreprises dans le développement de leur activité. Mais sans être à temps plein. Petit à petit, cela m’a permis d’avoir une source de revenus assez stable dans le temps, avec plusieurs clients que j’accompagne sur le long terme et d’autres pour qui je réalise des missions plus courtes par exemple de formation ou d’audit.

Aujourd’hui, je ne suis toujours pas à temps plein sur mon activité de freelance car c’est essentiel pour moi de garder de la flexibilité dans mon activité et d’avoir du temps pour d’autres projets ou voyages… C’est encore plus vrai depuis que notre petit bout de chou est venu au monde en avril 2021 car nous avons décidé de nous en occuper à tour de rôle Ari et moi pendant la semaine, tout en travaillant à mi-temps.

Ce que le nomadisme digital nous a appris

Nous n’avons pas besoin de beaucoup de « choses » en voyage

Le minimalisme était une vraie philosophie pour nous. Nous ne transportions que 10 kilos chacun. Cela incluait nos affaires personnelles mais aussi notre matériel informatique essentiel pour bien travailler à distance. Nous avons même voyagé avec du matériel de camping pendant quelques mois en Amérique du Sud.

10 kilos, ce n’est pas beaucoup. Mais, en fait, tout y rentre très bien lorsqu’on se concentre sur l’essentiel. Au fil du temps, on revoie le contenu de son sac à dos. On en retire une ou deux bricoles de plus, on se concentre sur l’essentiel, on revient aux sources. On se sent mieux 🙂

Lire notre article 7 conseils pour voyager léger avec tout ce dont vous avez besoin

Nous n’avons pas besoin de beaucoup de choses en voyage. Comme dans la vie en fait.

Maintenant, nous nous sommes réinstallés en France et avons recommencé à accumuler (eh oui, ça va vite lorsqu’on est sédentaire). Mais je pense que cette expérience et cet apprentissage nous ont changés à tout jamais.

Trouver un équilibre entre voyage et travail

En tant que nomades digitaux, une vraie difficulté est de trouver un équilibre, le bon équilibre, entre voyage et travail. L’objectif n’est pas juste de faire une parenthèse voyage dans nos vies mais de se créer une nouvelle vie à la fois sur le plan personnel et professionnel. Car on ne se le cache pas, on a besoin de gagner des sous-sous pour que le nomadisme soit viable sur le long terme.

Le premier écueil peut donc être de ne pas dédier suffisamment de temps et d’énergie à son activité pro. Entouré de beaux paysages et de découvertes, facile de mettre un peu le travail de côté, et le temps passe…

Comment éviter cela ?

A mon avis, il est nécessaire de se créer une petite routine et de se fixer des objectifs. C’est aussi bien de partir en nomade avec une activité qui a déjà commencer à se développer, mais sans être à temps plein.

Il est aussi important d’établir de bonnes conditions de travail, dans son logement ou dans un espace de travail dédié.

Lire notre article Coworking : comment trouver un espace de travail agréable et productif ?

Nous avons toujours réussi à dédier suffisamment de temps à nos activités professionnelles. Mais nous étions parfois frustrés de ne pas pouvoir davantage développer certains projets de nouvelles activités.

A contrario, il arrive aussi de passer trop de temps à bosser lorsqu’on a accepté un peu trop de missions « intéressantes » et de se retrouver frustrés de ne pas plus avoir le temps de découvrir la région dans laquelle nous avons élu domicile.

C’est un vrai équilibre qu’il faut trouver et à deux si on voyage en couple. Ca en vaut le coup ! Et puis, si à un moment le travail prime sur la découverte ou le contraire, il ne faut pas regretter, juste aller de l’avant et ajuster le tir à la prochaine destination.

Nos bilans sur le nomadisme digital, côté travail

Côté travail, nous avons publié deux articles bilan en 2019.

Dans Bilan de 6 mois de travail à distance en Amérique du Sud je reviens sur nos six mois de nomadisme en Argentine, Chili et Pérou de novembre 2018 à mai 2019.

Ces six mois ont été magiques à bien des égards. Les paysages grandioses nous en mettaient plein les yeux au quotidien. Nous avons rencontré des gens super. Nous nous sommes régalés de la gastronomie locale (surtout au Pérou !). Et nous avons beaucoup appris sur le travail à distance.

Mais ils nous ont aussi beaucoup challengé. Avec le décalage horaire, des espaces de travail et connexions internet pas toujours favorables, on a dû s’adapter pour travailler efficacement. Ca a été éprouvant, surtout au début. Nous qui n’aimons pas trop planifier nos voyages, nous nous sommes forcés à plus de rigueur dans le choix de nos logements et espaces de travail avant d’arriver à destination. Nous avons aussi dû accepter d’être plus flexibles dans notre travail, en nous accordant par exemple de longs week-ends pour changer de ville ou en restant plus longtemps dans certaines destinations où nous nous sentions bien. A Puerto Montt, nous avons prolongé notre séjour d’un mois pour avoir le temps de nous trouver une petite routine et de visiter les environs à notre rythme.

Coworking Co-work Patagonia a Puerto Montt - Table de travail et vue sur la mer

Dans son article 10 leçons sur le travail à distance après un an de nomadisme Ari fait le bilan de sa première année comme nomade digital, à l’été 2019. Pour rappel, pendant cette année, Ari travaillait à temps partiel (3/4 jours par semaine) pour une startup parisienne en tant que Head of Data. Voici les 10 grandes leçons qu’il a tiré sur le travail à distance :

  • Le travail à distance est une question de confiance
  • Voir ses collègues en visioconférence aide à se motiver
  • La communication écrite peut améliorer le partage de connaissances
  • Il n’existe pas de coworking pour tous
  • La plupart des travailleurs à distance ne sont pas nomades digitaux
  • Travailler de différents fuseaux horaires est un vrai challenge
  • Se concentrer sur des objectifs peut permettre d’être plus flexible
  • Cela vaut le coup d’investir dans les meilleurs équipements
  • Rencontrer ses collègues en personne est important pour tisser des liens
  • Travailler à distance peut booster ton énergie

La suite de notre voyage a confirmé ce que nous avions appris sur le nomadisme digital la première année 🙂

Il y a eu des destinations où instaurer des conditions de travail optimales étaient plus compliquées, d’autres où nous parvenions à être très efficaces dans nos projets professionnels tout en profitant à fond du voyage. Par exemple, nous avons découvert que l’Italie (hors saison touristique) est une destination parfaite pour travailler à distance tout en profitant de la dolce vita.

Construire le mode de vie dont on rêve est possible

Enfin, notre ultime conclusion suite à deux ans de nomadisme digital, c’est que construire le mode de vie dont on rêve n’est pas une utopie. Il faut croire en ses rêves et se donner les moyens de les accomplir. Ce n’est pas toujours évident mais quelle récompense de se lever le matin en ayant envie d’attaquer sa journée, d’en profiter pleinement !

Pour nous, notre mode de vie idéal consiste à être libres de vivre là où on le souhaite, de profiter du quotidien, d’aller de découverte en découverte et de travailler sur des projets qui nous motivent.

Pour vous, c’est peut-être tout autre chose. Qu’importe, l’essentiel est d’y croire et de se donner les moyens de s’en rapprocher. Pas à pas.

Le site Nomad Turtles ces deux années de nomadisme

Depuis son lancement le 7 août 2018, notre site s’est bien développé. On y a publié 46 articles (47 avec celui-ci) traitant de nos destinations de voyage, de nos conseils voyage et de nomadisme digital. Le design a bien été retravaillé lors d’une refonte totale en avril 2019, pendant laquelle notre simple blog s’est transformé en site plus complet.

D’une part, notre site nous a permis de fixer par écrit nos mois de voyage, d’en garder une trace plus tangible, de noter nos ressentis du moment. En relire les articles de temps en temps est toujours un moment de nostalgie. Ca nous donne aussi des ailes pour imaginer et vivre de nouveaux beaux voyages.

D’autre part, nomadturles.com nous a permis de partager nos aventures avec des milliers de lecteurs francophones, de les faire rêver peut-être, de les aider à préparer leurs futurs voyages, à se projeter, à se dire que c’est possible d’adopter un mode de vie nomade tout en travaillant à distance.

Les articles les plus populaires depuis le lancement (août 2018 – juillet 2021) sont :

Depuis notre retour en France, le développement du site a bien ralenti, la faute à un manque d’inspiration avec la crise du covid… Mais nous n’avons pas l’intention de nous arrêter là 😉 D’ailleurs, on a plein d’idées de voyages et d’articles !

Et maintenant ?

Aujourd’hui, nous avons décidé de nous réinstaller en France pour un temps, mais nous savons que nous pouvons toujours repartir, réadopter le nomadisme digital que ce soit pendant quelques semaines ou quelques mois.

Nous nous sommes posés à La Rochelle peu avant le début du confinement en mars 2020. Nous sommes tombés sous le charme de cette ville de bord de mer et avons décidé d’y rester. En avril 2021, notre petit Leo est venu agrandir notre famille. Il participera désormais aux futures aventures des Nomad Turtles…

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2 réflexions au sujet de “Bilan de deux ans de nomadisme digital”

    • Ah oui, on a hâte de faire du nomadisme avec Leo ^^ Trop cool que le Chili te tente toujours, on a adoré et on ne peut que te le recommander ! Tiens nous au courant quand vous déciderez d’y aller 😉

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